Une co-production allemano-russo-kazkhe Baïkonour sur grand écran en France

« Entre conte de fée et aventure moderne, Baïkoour fait voyager toute la famille » (Citizen Kid)

Baikonour

Au moment où le film d’Alfonso Cuarón hante le public du monde entier une  co-production almano-russo-kazakhe « Baïkonour » (2011) prépare sa sortie sur grands écrans français dès demain (Mercredi, 23 octobre). Même si tous les deux films sont liés à l’exploration du cosmos ils se distingue l’un de l’autre comme la nuit et le jour: le premier étant un thriller tandis qu’un autre et une pure fantaisie romantique.

Nous ne croyons pas que « Baïkonour » du réalisateur Veit Helmer avec une mannequin Marie de Villepin qui interprète une cosmonaute française « tombée du ciel » dans la steppe kazakhe (pas mal comme début) aura un succès de « Gravity » 🙂 Cependant, si vous êtes un rêveur (-euse), romantique qui vit un peu dans les nuages et croyez toujours aux contes de fée  (est-ce qu’il existe encore des gens pareils?..) allez voir ce film.

Entre temps, quelques informations intéressantes:

  • Baikonur est le premier film de fiction ayant eu l’opportunité de pouvoir tourner sur le site de lancement spatial de Baïkonour au Kazakhstan, qui a notamment lancé le premier satellite Spoutnik en 1957.
  • Le film met en scène une réelle « loi » kazakhe officieuse qui stipule que celui qui trouve un débris de lancement des navettes spatiales de Baïkonour dans le désert en devient le propriétaire. La population locale revend alors les débris récupérés.

Synopsis

Lorsque « Gagarine », un jeune paysan (Alexander Asochakov) passionné d’astronomie, découvre Julie Mahé (Marie de Villepin), inconsciente, près de chez lui, il la considère comme sa fiancée. Comme dans « La belle au bois dormant » ce sont ses baisers qui réveilleront la jeune femme, frappée d’amnésie, mais dont la véritable identité ne pourra rester cachée très longtemps… Plus qu’une histoire d’espace, ce film insolite s’appuie sur l’aventure spatiale russe pour parler d’amour et de la rencontre improbable entre deux mondes qui s’ignorent : celui des scientifiques et cosmonautes confinés et coupés du monde à Baïkonour, et celui des paysans kazakhs, éleveurs semi-sédentaires très pauvres, vivant à quelques centaines de mètres du cosmodrome kazakh.

Voir la bande annonce du film 

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Les brèves du MIFA (Annecy)

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Parmi les dernières nouvelles arrivant du Marché International du Film d’Animation qui se tient à Annecy où la délégation russe est présentée par 15 sociétés, je peux mettre en valeur les suivantes :

  • Il parait que la société DreamWorks Animation a montré un grand intérêt pour l’animation russe. En tout cas, son représentant Shelley Page a passé toute la journée aux rendez-vous avec les chefs des studios russes, spécialisés en 3D. Selon ses paroles la Russie est une région très prometteuse pour DreamWorks car leurs films y recueillent les plus importantes recettes au monde. (sur la photo, à droite : Shelley Page s’entretient avec  Dmitry Loveiko, ANIMACORD (projet: Macha et l’ours) 
  • Série animée "Les animaux volants"  (Da!)

    Série animée « Les animaux volants » (Da!)

    Le film d’animation « Animaux volants«  de studio « DA! » a suscité un grand intérêt de la plateforme pour enfants Nemo. « DA! » a annoncé qu’il était au stade de la discussion des nuances du contrat.

  • Les producteurs canadiens ont été très intéressés par le projet « Défenseurs » de studio MULT. Les négociations sur la co-production possible sont en cours. 
  • "Belka et Strelka" ()

    Série animée « Belka et Strelka » (Kinoatis)

    Le dirigeant du studio KINOATIS (projet: Belka et Strelka) Vadim Sotskov a également tenu plusieurs réunions importantes avec les représentants canadiens, espagnols, chinois, indiens …

Tant mieux ! On attend avec impatience la fin du marché et les contrats signés ! 😉

Source: Association du film d’animation russe

Animateurs russes débarquent à Annecy

(mise-à-jour : 14/06/2013): le court métrage d'Anna BUDANOVA "Obida" a recçu le prix spécial du jury. Félicitations à Anna ! 

SoyuzMultfilm

En ce jour en 1936, le studio d’animation russe « Soyuzdetfilm » a été créé. Un an plus tard  « Soyuzdetfilm » est devenu « Soyuzmultfilm », un studio légendaire qui a crée d’innombrables chefs-oeuvre de  l’animation dont des générations de parents se sont servis (et continuent à le faire) pour éduquer leur petits. C’est également aujourd’hui qu’un des plus grands événements dans le monde de l’animation commence. Il s’agit du Festivals International du Film d’Animation d’Annecy qui se tiendra du 10 au 15 juin.

Obida_AnnecyLes animateurs russe y seront (bien sûr) présents. Quand au projet d’Anna BUDANOVA, son dessin animé de 9 minutes Obida (Offense) qui présente une histoire d’une petite fille dont les ressentiments prennent la forme d’une créature hirsute dont elle devient inséparable, a été choisi par les sélectionneurs pour la compétition officielle, section « Courts métrages ».

Trois autres dessins animés russes : Moya Mama Samoliet (Ma mère est un avion) de Yulia ARONOVA, The Snow Queen (La Reine des Neiges) de Maxim SVESHNIKOV, Vladlen BARBE et Buratino’s Return (Le Retour de Buratino) de Ekaterina MIKHAILOVA seront montrés hors compétition pendant le festival.

Les animateurs russes participeront aussi au Marché international du film d’animation (MIFA) où l’Association du film d’animation russe les rassemblera sous un seul toit. Au total 15 studios d’animation russes présenteront leurs nouveaux  projets et chercheront des opportunités de co-production avec les professionnels du monde entier. Ce sera notamment le sujet principal de la présentation « From Russia with Co » organisée par l’Association du film d’animation russe qui se tiendra Jeudi le 13 Juin à 17h.

Caviar et vodka seront offerts aux meilleurs cerveaux ! 🙂

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Jeux Olympiques de Poutine réussissent leur pitch au MIPDoc

PutinsOlympics

« Putin’s Olympics » le vainqeur du MIPDoc International Pitch competition (2013)

Un documentaire russe (réalisateur Alexandre Gentelev) dénonçant la corruption présumée entourant la candidature réussie du pays pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver de l’année prochaine a remporté la compétition de la conférence internationale du documentaire et reportagele MIPDoc (MIPDoc International Pitch competition).

La chaînes  NDR / Arte (Allemagne), SVT (Suède), ORF (Autriche) et Yes Docu (Israël) sont déjà à bord du projet, d’autres co-producteurs et les partenaires de financement ont été recherchés à Cannes (Cinq années de travail ont déjà été investis dans ce film, et il est actuellement à court de 30.000 € en financement). Le projet devrait aller en post-production à partir du mois de Juillet.

« Je suis vraiment surprise et heureuse; j’ai même été surprise d’être choisie comme finaliste! » a déclaré Simone Baumann (), le producteur du film. Dans son interview elle a promis que nous allons apprendre beaucoup de choses sur Poutine, les Jeux Olympiques d’hiver et le Sotchi, qui est une station balnéaire tropicale dans le sud de la Russie.

Alors, nous attendons un nouveau film impatiemment / avec espérance / avec un regard de haine (Soulignez la bonne :)

PutinsOlympics

Titre: « Putin’s Olympics »
Réalisateur: Alexandre Gentelev
Producteurs: Shasha Klin, Heirich Ambrosh, Simone Baumann
Durée, minutes: 90
Langue: Russe
Sous-titres: Anglais
Pays: Allemagne
Année: 2013

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25 cinéastes de 15 pays réaliseront 7 documentaires sur la Russie

Un projet international sur la production des films documentaires Кинопоезд (Cinétrain)* a été lancé à Moscou. Pourquoi alors Cinétrain?

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Sur le lieu de tournage © Photo de Youlia Gorbounova

L’idée est très originale:  huit réalisateurs et leurs équipes provenant de 15 pays du monde entier vont sillonner le pays en train à la recherche du matériel pour leurs histoires. Chacun des réalisateurs, dont la plupart n’ont jamais été en Russie, va créer un court métrage qui sera sa propre interprétation des stéréotypes  courant sur le peuple russe (les sujets suivants ont été choisis : « Femmes russes », « Et si on bois un coup? », « Bains russes », « Hiver russe », « Énigme de Lada », « Âme russe », « Ours »). Tous les films seront tournés et montés en route dans les conditions extrêmes, de telle manière l’équipe reviendra à Moscou avec 8 films finis dont la projection sera organisé par un Centre pour le cinéma documentaire DOC** dans ses locaux le 6 février (le huitième réalisation sera « un film sur le film » produit par les organisateurs du Cinétrain).

Cinetrain2012

Carte du projet CINETRAIN 2013 / Image © Cinetrain, adaptée par @mediasrusses

Tous les membres du projet se sont rencontrés pour la première fois en ce début d’année lors d’une fête à la Maison du cinéma, où les producteurs de « Cinétrain » Guillaume Protsenko еt Tatyana Petrick ont fait une projection du film « Le train en marche » réalisé par par Chris Marker : un documentaire sur un cinéaste soviétique Alexandre Medvedkine. Dans les années 1930, Alexandre Medvedkine voyageait en URSS dans un train spécialement conçu afin de produire les films de propagande. Alexandre s’arrêtait dans les villes, allait aux usines, aux chantiers et tournait des courts métrages; puis il les montait « sur ses genoux » pour que le public pût voir les films dans une des voitures transformée en salle de cinéma. Du coup, on peut dire que « Cinétrain » d’aujourd’hui est en quelque sorte une poursuite du projet Medvedkine…

*Le premier Cinétrain a été organisé en 2008. Les participants du Cinétrain sont sur Internet. Cependant, il y a quelques critères obligatoires: les candidats sont issus des facs ou université de cinéma et leur films doivent avoir une historique de participation aux festivals internationaux de cinéma. 

**Le Centre pour le cinéma documentaire DOC – est une organisation à but non-lucratif créé avec le soutien de l’Agence d’information RIA Novosti et le ministère de la Culture du gouvernement de Moscou.

Source (plus un interview avec le producteur Guillaume Protsenko sur son projet, en russe)

 

Romanova croit au futur radieux de la co-production russo-européenne

Film New Europe a interviewé la Directrice du département international du Fonds Cinéma Elena Romanova afin de voir comment les producteurs européens pourraient coopérer avec leurs collègues russes aujourd’hui.

La vidéo (en anglais)

Romanova s’est montrée très optimiste pour les co-productions à venir, car le Fond Cinéma qu’elle représente a une politique de financement très ouverte pour tous les pays européens, indépendamment de leur taille ou bien de leur importance sur le marché cinématographique.  Pour elle, c’est le talent de réalisateur et la valeur du projet qui comptent le plus. Si ses deux conditions sont réunies, il serait assez facile d’obtenir un support du Fond Cinéma.

Dans la deuxième partie de son interview, Elena Romanova a brièvement raconté l’histoire de la création de « Red Square Screenings » dont la première édition a eu lieu cette année à Moscou.

Source

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Glavkino en tête de la forte reprise de la production cinématographique en Russie

L’année 2012 a été bien marquée par la forte reprise de la production cinématographique et de télévision en Russie; L’exemple des studios Glavkino, la première grande nouvelle installation de production de films entièrement numérisée en témoigne: six mois suivant son lancement au printemps 2012 les studios ont annoncé qu’il étaient complets jusqu’à la fin de 2012.

Derrière la scène du "Mistère de la Reine des Neiges"

Derrière la scène du « Mistère de la Reine des Neiges »

Aujourd’hui, Glavkino dispose d’un espace suréquipé pour la production de 100 programmes de télévision pour les chaînes russes et environ 20 longs métrages par an. La chaîne « Rossya » est pour l’instant son client principal. En même temps, des commandes provenant d’autres diffuseurs majeurs (CTC, TNT, MTV, TV3) et des annonceurs qui souhaite de produire leurs films publicitaires en 3D sont nombreux. Parmi l’une de nouvelles productions de Glavkino est « Le Mystère de la Reine des Neiges »  de Natalia Bondartchouk, un film pour enfants tourné en 3D (Budget: 5-7 millions dollars américains).

Bien que les studios soient « surbookés » (la plupart des demandes étant liées avec la production des émissions de divertissement de la fin d’année), la direction envisage d’aller plus loin : la deuxième phase du projet de développement du studio (selon lequel la superficie totale de Glavkino va atteindre 33 000 m² ce qui en fera le plus important studio de production en Russie) est en cours.

Par ailleurs, la direction de Glavkino se dit déjà prête à concurrencer les studios d’Europe centrale et orientale en proposant des tarifs très avantageux. (10% moins chers que chez ses concurrents). L’année 2013 très productif se prépare…

Source

‘Dieu aime le caviar’ : une co-production greco-russe

See on Scoop.itMédias en Russie

Sorti en Grèce le 11 octobre, « Dieu aime le caviar » est le dernier film du cinéaste grec Yannis Smaragdis, tourné entre les îles grecques, Chypre et la Russie.

Voir la bande annonce du film

Le film se compose d’un casting international remarquable ; La célèbre actrice française Catherine Deneuve (dans le rôle de l’Impératrice russe Catherine II), l’acteur britannique John Cleese et l’acteur allemand Sebastian Koch sont les protagonistes du film.

Le film fait revivre l’histoire du pirate, patriote et marchand grec Ioannis Varvakis. Celle-ci commence sur l’île de Psara, où Varvakis est né; puis retrace son parcours de pirate pour devenir un riche marchand de caviar. Le film se termine en Grèce, frappée à ce moment précis par la Guerre civile quand Varvakis s’installe à l’ ‘île de Zacynthe et finance l’aide des victimes de cette guerre- là.

Le budget de cette co-production greco-russe s’élève à 8 millions de dollars.

See on www.grecehebdo.gr

Aleksei Guskov sur son nouveau film et les perspectives du cinéma russe

L’acteur et producteur Aleksei Guskov, qu’on a admiré dans Le Concert, parle de son nouveau film « Quatre jours en mai » à l’affiche du festival de Honfleur (20-25 novembre) et évoque les perspectives du cinéma russe à l’étranger.

Honfleur, rendez-vous important ?

 J’y participe avec le film Quatre jours en mai, qui a été reçu diversement, de façon ambiguë en Russie, souvent comme un film politique. Il a choqué les « patriotes » car il montre des soldats allemands et russes s’unir pour défendre des enfants contre d’autres soldats russes à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Des doutes ont été émis quant à la véracité de l’histoire : bizarre dans une critique de film d’auteur.

Oui, évaluer un film artistique de ce point de vue est effectivement bizarre. Or les faits relatés dans le film ont été confirmés par plusieurs historiens. Ce débat a commencé en avril, après les élections et avant l’inauguration présidentielles. Le compte rendu qui en a été fait se situe dans une société très polarisée. Mais il ne faut pas croire que le public est idiot. Au festival de « Porte sur l’Europe » à Vyborg, où le public est invité à voter, nous avons remporté le prix de la sympathie des spectateurs. Nous avons obtenu de nombreux prix dans différents festivals, et en février, entre 150 et 200 exemplaires du film ont été diffusés. Nous avons été aussitôt piratés sur Internet. Et d’un coup, en avril, le matraquage médiatique, a commencé. Je suppose que ce ne sont que des jeux politiques.

Différents fonds publics contribuent aujourd’hui à promouvoir le cinéma russe en Occident.

Travailler à promouvoir le cinéma russe à l’étranger est une nécessité. L’exemple français est intéressant, car en France le cinéma national est très défendu. Pas comme chez nous où seules quelques sociétés de production alimentent une chaîne de télévision regardable, montrant des films valables. Tant que le modèle de rentabilité économique du cinéma russe – qui inclut et l’exportation des films, et la lutte contre la piraterie – ne sera pas opérationnel, on n’en sortira pas. Bien sûr, certains cinéastes russes et certains films continueront d’avoir du succès à l’étranger, mais ils ont besoin d’aide.

Pourquoi produit-on des films en Russie s’il est impossible de faire des bénéfices ?

Certains films rencontrent le succès. Ils répondent à la demande de la société. Sur dix films, sept perdent de l’argent, deux ne rapportent rien, et un seul fait du profit. C’est un bien mauvais ratio. Le problème de base, c’est que les spectateurs russes qui souhaitent regarder des films russes sont de moins en moins nombreux.

Il y a quelques années, ce n’était pas le cas …

Ils ont été déçus par les attentes, trompés par une publicité mensongère. On leur a promis des effets spéciaux hollywoodiens, des idées originales qui n’en étaient pas. Lutter avec les Américains sur leur terrain n’a pas de sens. Pour que le cinéma russe soit vu dans le monde entier, je ne vois qu’une seule solution : la coproduction. C’est ce que font l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne et la France a aussi recours à l’argent des autres. C’est seulement ainsi que l’on pourra réunir le budget nécessaire et parvenir à un haut degré de qualité et d’authenticité.

Un tel travail de coproduction requiert cependant une mise de fonds. En Russie, il est très difficile de lever une somme supérieure à un million de dollars.

-Vous tournez souvent pour le cinéma européen ?

En 2008, j’ai joué, dans Le Concert, de Radu Mihaileanu, le rôle du chef d’orchestre russe Andreï Filipov. Ce fut un gros succès. La première a eu lieu au théâtre du Châtelet ; le film a reçu deux Césars, pour la musique et les effets sonores ; nominé aux « Golden Globes », il a aussi obtenu le prix italien David di Donatello que je garde à la maison : c’est le plus beau de ma collection. Je trinque avec.

Propos recueillis par Semen Kvacha

Site officiel du film (allemand) | Lire la critique de « Quatre jours en mai »

Voir la bande annonce du film : http://youtu.be/It0jXqsZJ3U

Kollywood, ou Hollywood version russe

See on Scoop.itMédias en Russie

En 2013, l’une des anciennes zones industrielles de Kolomna deviendra le centre d’un studio de cinéma russe. Le directeur de la culture de la région de Moscou Anton Goubankov a accepté de commenter ce projet baptisé « Kollywood ».

Les ateliers de la mythique usine de moulinage de Kolomna seront transformés en pavillons, studios et bureaux, pour être par la suite proposés à de jeunes cinéastes. Un projet ambitieux qui nécessitera plus de 2,5 millions d’euros d’investissements.

Le long de la rue Levchine, une superficie de quelques 3,5 ha sera mise à la disposition des jeunes réalisateurs pour confectionner leurs films. « Nous espérons que très rapidement, une centaine de personnes pourra s’installer dans les locaux de l’usine et commencer à travailler », annonce Anton Goubankov.

Actuellement, les locaux vides appartiennent à plusieurs entreprises privées. Comme le souligne Natalia Nikitina, l’un des auteurs du projet et directrice générale du Centre de Kolomna pour le développement du tourisme de la Ville-Musée, une association à but non lucratif, des négociations sont en cours avec les propriétaires pour obtenir la location des lieux à prix réduit.

Selon Mme Nikitina, les fonds destinés au lancement du projet seront octroyés sous forme de prêt par une fondation privée. Par ailleurs, les concepteurs du projet espèrent intégrer l’un des programmes d’investissement fédéral. L’argent sera consacré au rétablissement des lieux et à l’achat du matériel de tournage. Les nouveaux studios comprendront un atelier de costumes et un centre d’archives cinématographiques, qui seront créés en partenariat avec le département de la culture de la région. Les investisseurs privés se verront également proposer la construction d’hôtels, de restaurants et d’un cinéma. Enfin, les auteurs du projet comptent aussi sur les fonds que rapporteront les visites guidées et letourisme, ainsi que la possibilité pour les habitants de la région d’assister aux tournages. Selon les calculs, le projet devrait être remboursé d’ici un an après l’ouverture des studios de cinéma.

Par ailleurs, l’année prochaine, une École internationale d’été pour les jeunes cinéastes ouvrira ses portes dans les environs de Moscou. Le stage durera un mois et accueillera chaque été près de 50 stagiaires. Les jeunes du monde entier pourront prétendre à un enseignement gratuit, mais les étudiants russes resteront prioritaires. Quant aux ados, ils pourront faire leurs premiers pas dans le monde du cinéma. « Le plus important pour développer le cinéma russe, c’est le potentiel humain et créatif », affirme M. Goubankov. Le lieu où l’école sera construite n’a pas encore été déterminé, mais parmi les villes prétendantes, figurent Mytistchhi, Podolsk et Khimki.

« Les jeunes cinéastes sont dotés d’un énorme potentiel, mais le plus difficile pour eux est toujours de débuter« , explique le réalisateur russe Nikolaï Lebedev (Wolfhound, l’ultime guerrier, 2006). Selon lui, pour que l’usine attire de véritables talents du cinéma, les places doivent être attribuées uniquement à ceux qui présentent des projets originaux.

Le critique de cinéma et président du conseil consultatif du prix de L’Eléphant Blanc Viktor Matizen estime que la sélection des candidats doit passer par un jury compétent, composé de gens reconnus de la profession. Il se dit d’ailleurs convaincu que les jeunes réalisateurs sauront créer à Kolomna un analogue d’Hollywood.

« La Russie est un pays culturellement riche, capable de produire des films de renommée mondiale« , assure Viktor Matizen. « Pour cela, il faut assurer une liberté d’action aux réalisateurs énergiques et motivés, et leur proposer des managers intelligents« . Pour Viktor Matizen, le projet sera un succès, à condition que « fonctionnaires et cinéastes idéologiquement engagés ne viennent pas y fourrer leur nez ». Selon lui, ce type d’ingérences rend justement de nombreux films commerciaux inintéressants aux yeux des cinéphiles.

Dans un même temps, certains experts pensent que pour lancer ce nouvel empire du cinéma, il faudra investir au minimum 7,5 millions d’euros. « Revenir à zéro d’ici un an sera impossible, même si la somme de départ est inférieure. Pour un projet de cette envergure, il faut compter au moins trois ans », signale le directeur de la société de conseil Semperia M&S, Oleg Gvozdik. « La principale source de revenu sera issue des locations des installations pour les tournages, et des services annexes comme les décors, etc.«  Selon M. Gvozdik, les visites guidées de « Kollywood » ne commenceront pas avant 2 ou 3 ans, et encore, uniquement si des films « significatifs » y sont tournés. « Les touristes se rendent sur place non pas pour voir le tournage d’un film, mais pour les décors déjà vus au cinéma« , explique-t-il.

De son côté, la chambre publique de la Fédération de Russie estime que la nouvelle école d’été doit accueillir en priorité les jeunes des régions. « Pour eux, c’est une chance unique », déclare Lioubov Doukhanina, la présidente adjointe de la commission chargée de l’éducation auprès de la chambre publique. Selon Mme Doukhanina, la banlieue moscovite est l’endroit le plus adapté pour créer un empire du cinéma, car attirer des professionnels de haut niveau prêts à enseigner loin de la capitale est une mission quasi-impossible.

Trouvez le texte original (en russe) sur le site izvestia.ru

See on larussiedaujourdhui.fr (Remerciements particuliers à Natalia Kortchmalek, izvestia.ru)